Etude " CAPE Esthétique 2016 "
Coordination des Actions pour l'Emploi en Esthétique
" Donner au secteur esthétique les moyens d'être en phase avec les nouvelles attentes des professionnels et du grand public "
Par L'agence de Recrutement esthétique / spa " Rendez-Vous avec l'Excellence "
Elodie Vialle - Stéphanie Dulac
- Etat actuel de l'emploi du secteur Esthétique / Spa.
1.1 Réflexion globale concernant les diplômes du secteur esthétique / spa
1.2 Tableau récapitulatif des attentes des employeurs, état des lieux et solutions proposées pour faire avancer la filière.
1.3 Réflexions sur l'état d'esprit correspondant à chaque stade du parcours professionnel d'une personne engagée dans la filière esthétique / spa.
1.4 L'esthétique à domicile
1.5 Le Free-Lance
1.6 Les pistes pour augmenter l'intérêt et l'assiduité des élèves du secteur esthétique / spa
- La notion d'exigence dans la profession : chacun doit prendre ses responsabilités
2.1 La vision des élèves de leur école d'esthétique
2.2 L'avis des professeurs
2.3 Le développement personnel et la confiance en soi
- L'accès aux nouvelles technologies pour les professionnelles du bien-être.
- La communication entre les différentes organisations représentatives de la profession et les professionnels.
- Le secteur Esthétique / Spa : un potentiel exemple pour les autres filières professionnelles.
Sources : une partie des suggestions et citations présentes dans ce dossier proviennent du groupe Facebook « Offres d'emplois esthéticiennes » - 19 000 membres - qui regroupent différents acteurs de la filière esthétique / spa : des professionnelles en postes ou en recherche d'emplois, des professeurs, des établissements scolaires et des étudiantes.
L'autre partie provient de différents sondages, questionnaires, entretiens téléphoniques et rendez-vous physique que nous avons pu avoir avec des professionnels.
1. Etat actuel des attentes des recruteurs du secteur Esthétique / Spa
1.1 Réflexion globale concernant les diplômes du secteur esthétique / spa
Le CAP esthétique
Diplôme de base de la profession, le contenu du CAP esthétique est selon la plupart des personnes que nous avons interrogées, déjà bien loin de la réalité pratique du monde du travail.
Malgré une réforme récente qui a contribué à rafraîchir son contenu, certains points continuent à attiser les débats, notamment concernant le contenu du référentiel.
Voici ce qu'il en ressort :
Les soins qui devraient être retirés du programme selon les personnes interrogées :
- Le démaquillage des yeux aux sticks qui est impossible à pratiquer en institut car il prend trop de temps dans le cadre du soin.
- Le Lucas Championnière, que nous ne trouvons pratiquement dans aucun institut. Cependant, certaines marques telles que « Yon Ka », « Carita » et « Phytomer » continuent encore à l'utiliser.
- Les anciennes versions des appareils de depresso-aspiration qui paraissent très loin des technologies actuellement utilisées dans les établissements de bien-être.
- La coloration de cils qui gagnerait à être remplacée par la technique d'application du mascara semi-permanent
- L'épilation à la cire recyclable. Certains gérants de structures souhaitent plutôt que les élèves apprennent l'épilation orientale. En effet, le nombre d'établissement qui proposent cette technique est en constante évolution.
Travailler sur l'amélioration et l'actualisation des cours de :
- Maquillage et en l’occurrence le travail des yeux. Certains professeurs de maquillage travaillent encore selon des basiques révolus comme la technique « banane 3 couleurs » qui ne correspond plus aux attentes de la clientèle en institut de beauté.
L'apprentissage du maquillage sur les peaux asiatiques et métisses est aujourd'hui une nécessité car les interrogés avouent avoir été déstabilisés lorsqu'ils ont dû réaliser pour la première fois un maquillage sur ce type de clientèle au sein de l’institut.
- Les techniques de manucure. Le constat global souligne que les nouvelles diplômées manquent d'efficacité et de rapidité.
L'application de vernis semi-permanent gagnerait à être intégrée au programme du CAP esthétique car la plupart des professionnels qui recrutent voient désormais cela comme une technique de base.
Les « manques » du CAP esthétique
La liste de soins à supprimer ci-dessus se verrait remplacée par les techniques suivantes :
- L'épilation intégrale du maillot est constamment citée comme une compétence indispensable. Elle est pourtant très rarement enseignée.
Beaucoup de nouvelles esthéticiennes se retrouvent démunies et sans réelle technique devant leurs premières clientes.
La préservation de l'intimité des élèves par les établissements d'enseignement est compréhensible, cependant, pour les étudiantes volontaires, cette technique pourrait représenter un réel atout lors d'une embauche.
- Les épilations pour les hommes ne sont également pas enseignées et seraient pourtant bien utiles : barbe, torse, dos, nez, maillot etc...
- Des heures de cours d'anglais supplémentaires. Faire en sorte de s'assurer que les élèves sachent correctement accueillir, installer et encaisser à la fin du CAP esthétique. Ces 3 notions sont demandées par de nombreux recruteurs qui gèrent des spas.
Certains établissements nous ont signalé que l'anglais était peu demandé en institut de beauté, ce qui est vrai. Cependant, ne faisons pas l'erreur de nous arrêter aux exigences actuelles mais mettons tout en œuvre pour assurer des postes aux jeunes diplômés qui ne manqueront pas d'évoluer dans le futur et de se diriger vers des postes où ces connaissances seront nécessaires.
- Concernant la vente, les méthodes comme le S.O.N.C.A.S sont une base mais ne doivent pas être une finalité.
Le programme de vente dans son ensemble est fortement décrié par la plupart des personnes interrogées, dont 80% de professeurs qui estiment que le mauvais niveau en vente est un des principaux reproches que les maîtres de stage font aux stagiaires.
Les formations complémentaires au CAP esthétique
Idéalement, après avoir passé le CAP esthétique, les élèves devraient pouvoir se voir proposer par l'établissement scolaire une formation courte et financièrement accessible avec un protocole très simplifié de massage Californien.
En effet, cette technique de base est fort utile pour que les élèves puissent plus facilement trouver une structure qui les accueille pour un BP esthétique ainsi que pour qu'ils puissent être utiles aux structures qui proposent des soins du corps.
Les gérants de centre de bien-être sont persuadés qu'il est bien plus simple d'enseigner un soin du corps ou un massage à une personne qui a appris à au moins les bases en termes de qualité de toucher.
L'Onglerie : une demande de plus en plus fréquente des employeurs
Un perfectionnement en Onglerie en plus du CAP esthétique serait fortement apprécié par les recruteurs.
La pose d'ongles en gel avec french est très demandée et devient un critère indispensable pour le nombre colossal de gérants de structures qui souhaitent recruter une « Esthéticienne – Prothésiste Ongulaire ».
Dans l'idéal, grâce à une formation complémentaire intensive, une pose d'ongle complète et qualitative en moins d'1h30 devrait pouvoir être assurée.
Il est cependant nécessaire de mentionner que les élèves qui suivent ce perfectionnement devront être prévenues qu'elles doivent assidûment s'entraîner chez elles avec des modèles en supplément du temps passé en formation pour arriver à ce résultat.
L'examen du CAP
Au niveau de l'examen, les professeurs interrogés nous précisent que le nombre de points pour l'application et le retrait des produits doit être réellement revu à la baisse.
En effet, ce sont des points donnés en contrepartie d'aucun savoir-faire professionnel concret.
Il est recommandé que le barème soit revu dans son ensemble car les professeurs de pratique esthétique estiment qu'avec la façon actuelle de noter, la moyenne au CAP esthétique est très facile à avoir et n'est pas du tout représentative d'un niveau de qualité chez un élève.
Parmi les commentaires recueillis au sujet de la meilleure façon de préparer les élèves au monde du travail au niveau pratique, une idée a souvent été mise en avant. Elle pourrait se traduire de la façon suivante :
« Il serait judicieux que les élèves qui passent le CAP esthétique en initial puissent être formées pendant 15 jours en pratique par des professionnelles en activité qui viendraient à l'école et non uniquement par des professeurs.
Ainsi, elles auraient beaucoup plus conscience de l'importance de la rapidité, de l'organisation opérationnelle et des quantités de produits à utiliser. »
En résumé, le niveau global des exigences en terme de notation pour le CAP esthétique doit être relevé afin que les jeunes diplômés puissent répondre aux nouvelles exigences de base du marché du travail.
Cela permettra logiquement d'augmenter par la suite le niveau du BAC Pro, du BP et du BTS MECP.
Le Bac Pro / BP esthétique
Ces diplômes ont fait l'objet de beaucoup moins de remarques que le CAP esthétique chez les personnes que nous avons interrogées, sans doute à cause de leur optimisation récente en rapport avec le marché du travail.
Les pistes d'améliorations qui ont été relevées :
- Suppression des soins du buste. Très peu demandés en institut, de plus les esthéticiennes ont généralement bien du mal à les vendre.
- L'intégration dans le programme au niveau théorique des schémas des principaux appareils amincissants.
- Favoriser l'apprentissage de la rapidité liée aux techniques vues en CAP esthétique notamment pour les techniques d'épilations.
Le BTS MECP
Nous avons peu de recul sur ce diplôme relativement récent.
Lors de notre enquête, les élèves et les professeurs interrogés sont satisfaits dans l'ensemble.
Le point noir que nous avons relevé est la difficulté à trouver des stages pour les élèves qui ont choisi l'option « Cosmétologie » et l'option « Formation Marque ».
Le retour des employeurs sur le fait de prendre des stagiaires est plutôt mitigé.
En effet, certains d'entre eux sont un peu déstabilisés par le fait que les ressortissants du nouveau BTS MECP ont généralement un niveau en pratique très approximatif.
Certains gérants d'établissements les trouvent « peu rentables » étant donné qu'ils ne peuvent « pratiquement rien faire et qu'ils ne veulent pas passer en cabine. »
Ils n'ont pour la plupart pas encore compris que ces nouveaux profils sont là pour des missions qui doivent être en rapport avec l'option choisie. Ils sont encore habitués à l'ancien BTS esthétique.
Les professeurs sont plutôt positifs concernant les retours de stage en précisant tout de même qu'un rendez-vous physique ou téléphonique avec le futur tuteur est fortement conseillé afin de bien calibrer les actions que va pouvoir effectuer le stagiaire et éviter les dérapages.
Un dernier point négatif a été soulevé au niveau de la suppression du français.
La qualité de l'orthographe étant de plus en plus déplorable, il est dommage qu'une matière aussi importante et aussi utile soit supprimée du programme.
Des fautes d'orthographes et des fautes de syntaxe sont constamment relevées dans les copies par les professeurs.
A terme, en baissant la vigilance sur le niveau d'orthographe, certaines esthéticiennes qui souhaitent accéder à des postes de haut niveau se verront peut-être dans l'obligation de passer des tests sous forme de dictées comme cela est déjà le cas dans d'autres professions.
Le CQP spa praticien
Deux remarques principales qui ressortent de notre interrogatoire au sujet du CQP spa praticien :
« Beaucoup de massages appris pour un résultat pratique très moyen ».
Pour certains, le niveau en massage est correct mais l'explication de ces techniques dans un but commercial auprès de la clientèle est encore trop approximative.
Des techniques exotiques telles que celles tournants autour de l'Ayurvéda par exemple, restent relativement obscurs dans la tête des élèves, ce qui amène parfois à des situations très gênantes en cabines, lorsque les nouveaux praticiens se retrouvent en face de clients rompus à cet univers.
D'autres personnes interrogées sont fortement convaincus que les cours d'anglais devraient être obligatoires et intensifs pour éviter aux élèves sortants de se voir refuser l'accès aux embauches pour les saisons.
Le CQP spa manager
La constatation générale qui ressort est la suivante :
« Beaucoup de promesses pour des résultats pas toujours à la hauteur : que l'on cesse de faire rêver les élèves sur ces métiers qui demandent implication personnelle, de réelles compétences opérationnelles et une finesse psychologique certaine »
Les spa managers en poste que nous avons interrogées ont pour la plupart le sentiment que les élèves qu'elles accueillent en stage de spa manager sont bien loin de comprendre les réelles implications de ce métier.
Certaines insistent sur le fait qu'elles ont très peu de notions en tout ce qui concerne la luxury attitude et le sens du service.
D'autres se désolent qu'on ne leur explique pas qu'il existe plusieurs niveaux de management et de « Spa Manager » comme par exemple :
- Le Spa Manager opérationnel en gestion complète de structure.
Ne passe pas en cabine. Se charge des actions marketing, de la progression du CA, des tableaux de reporting + analyse, des plannings, de la gestion d'équipe etc...
- Le Spa Manager opérationnel en gestion financière de la structure. Ne passe pas en cabine.
- Le Spa Manager / Praticien opérationnel. Gestion marketing, encadrement, référent des gérants de la structure + passe en cabine.
- Le Spa Manager d'équipe / assistante spa manager. Les élèves en classe de Spa Manager doivent Bien faire la différence entre les connaissances en management d'une structure de 3 personnes et une structure qui en compte 25 ! Ne s'occupe pas du volet financier.
- Le Spa Manager Advice / Assistante Spa Manager : effectue la liaison avec le gérant / la Spa Manager de la structure mais qui n'a aucun pouvoir décisionnaire.
- Le Responsable d'équipe, qui est au même rang que les autres praticiennes mais qui fait autorité par son ancienneté, sa connaissance de la clientèle et celle de la structure.
Les élèves doivent avoir conscience que le niveau du diplôme qu'elles préparent n'est peut-être pas propice à l'atteinte de tous ces types de postes.
Pour terminer, concernant cette certification, il a été soulevé à l'unanimité que l'apprentissage de l'anglais doit être prioritaire.
Autres suggestions concernant l'optimisation des diplômes :
- La mise à disposition d'une salle au sein de l'établissement scolaire à destination des élèves pour travailler et réviser la pratique sans la présence obligatoire d'un professeur / avec une présence ponctuelle.
- Un spa d'application avec de vraies clientes / une salle de pratique où les élèves peuvent effectuer des soins en situation réelle sous l'encadrement attentif d'un professeur.
1.2 Attentes, état des lieux et solutions proposées pour faire avancer la filière
Attentes des employeurs et problématiques
|
Etat actuel |
Solutions proposées |
Professionnels opérationnels sur plus de 80% des services proposés au sein d'un institut / spa dès la sortie du cursus scolaire. |
-Diplômées peu sur d'elles avec un gros manque de pratique personnel au niveau des soins appris à l'école. |
- Encouragement à pratiquer à la maison en invitant les élèves à participer à des évaluations bonus qui leur donneraient droit à des points supplémentaires.
- Mise en place d'un spa d'application au sein de l'école ou d'une salle de pratique qui accueillerait de temps en temps des clients extérieurs. |
Maîtrise des soins du corps |
-Élèves de CAP non formés.
-Élèves de BAC PRO et niveaux supérieurs souvent perdus lorsqu'il s'agit d'argumenter une technique de massage et d'indiquer le contexte global qui entoure la technique
|
- Fournir aux élèves des descriptions claires des techniques de soins du corps et de massages les plus courantes ainsi qu'un historique complet et les interroger régulièrement à ce sujet. |
Compétences solides en techniques de vente |
-Diplômés timides avec une faible capacité à proposer des produits à la vente.
-Grosses difficultés à vendre des produits complémentaires.
-Ont l'impression de “forcer“ le client : c'est un sentiment à éradiquer absolument lors des cours de vente AVANT qu'elles sortent de l'école.
-Incapacité à argumenter et à vendre des produits de luxe ou très onéreux. |
-Augmentation des heures de cours de vente pendant le diplôme.
-Réorganiser les principes enseignés pour les remplacer par des méthodes plus efficaces.
-Mise en place de challenges pour leurs stages et temps d'échanges sur ce qui leur a permis de réussir ou pas.
-Communication sur le CA de vente mensuel d'une esthéticienne (fourchette faible, moyenne et haute) : les candidates n'arrivent pas à se situer : il faut leur donner des repères.
- Fournir un listing des raisons qui font que la vente se résume à faire découvrir des produits qui seraient utiles aux clients et non pas une étape fastidieuse du soin.
|
Elévation du niveau en orthographe |
|
- Rétablir les cours de français en BTS MECP et renforcer l’apprentissage de l’orthographe pour les autres niveaux. |
Maîtrise de l'anglais au moins pour accueillir, installer et encaisser un client. |
-80% des diplômés en esthétique ont beaucoup de mal à parler anglais.
- L'anglais est demandé par les recruteurs dans 60% des cas lors d'embauche en Spa.
-La maîtrise éventuelle d'une 3ème langue est appréciée dans les spas de luxe ou pour les saisons. |
-Augmenter le coefficient aux différents examens secteur esthétique/spa.
- Faire certains cours de pratiques esthétiques en anglais dans la mesure du possible.
|
Le développement de solutions contre le manque de culture générale en lien avec le métier |
- Diplômés perdus lorsque la cliente pose des questions sur les origines d'une technique ou qu'une cliente leur parle d'un nouveau principe actif.
-Manque de réflexion sur l'avenir de l'esthétique, aucun recul ou vision. Ils sont peu informés.
|
-Recommandation d'ouvrages à lire, d'expositions à visiter, leur expliquer qu'il faut se rendre à des salons et des congrès professionnels
- Indications de newsletters auxquelles s'abonner pour rester au courant des nouveautés.
- Les faire réfléchir sur les actualités liées à la profession.
-Les entraîner à se positionner, à avoir un avis une fois toutes les sources analysées.
|
L'éducation des élèves sur les conséquences liées au manque de mobilité professionnelle |
- Ils ont peur de partir de chez eux notamment pour un premier emploi ou pour un poste à responsabilités dans l'optique d'une évolution de carrière.
- Bloqués sur l'idée de vouloir trouver un logement avant un emploi. Très mauvaise façon de réfléchir. |
- Sensibilisation au fait de rester mobiles et aux conséquences possibles s’ils ne le sont pas : identification des engagements et attaches diverses qui pourraient nuire au développement leur carrière.
- Informations sur le côté pratique de la recherche d'emploi. |
Un rapport plus actif aux Nouvelles Technologies
|
-Certaines chaînes apprécient fortement les candidates qui ont déjà eu une première expérience avec les nouvelles technologies. |
-Encourager les élèves à trouver des stages dans des instituts qui ont des appareils dont l'utilisation est autorisée par les lois actuelles.
|
Un plus grand savoir-être auprès de la clientèle |
-Ce critère est de plus en plus pris en compte lors d'une embauche avec le sens de l'accueil et du service client.
|
-Ajouter ces notions dans le programme.
-Les élèves doivent comprendre ce que représentent les valeurs des spas de luxe.
-Inclusion dans le programme de cours de savoir-être et de diction. |
Des solutions face au problème de la qualité de l'éducation des candidats
|
-Manque de politesse, insolence voire insultes. |
- Sensibiliser les personnes diplômées au fait qu'il faut avoir un caractère compatible avec le métier sous peine de devoir en changer
- Se baser sur les exigences qui ont actuellement cours dans le milieu de l'hôtellerie : organiser éventuellement des échanges avec des professeurs de pratique esthétique et des professeurs de la filière de l'hôtellerie.
|
L'éducation de leur sens du détail |
-Ce qui n'est pas nécessaire est négligé.
-L'œil des élèves n'est pas exercé à repérer les imperfections de la cabine ou de l'institut. |
- Éduquer le regard des élèves sur des choses subtiles en leur démontrant que le beau est nécessaire à la valorisation de l'image de leurs services : organiser des exercices en temps réel dans les salles de pratique et déceler les détails discordants avec les élèves.
|
Recevoir des candidatures pertinentes et qualitatives |
-Candidature bâclées et réalisées d'une façon mécanique.
-Problème de l’elevator pitch : ne savent pas se présenter clairement.
|
- Faire intervenir des professionnels extérieurs qui sont en relation avec les recruteurs afin de les aider à construire des candidatures en lien avec ce qui est attendu actuellement.
- Entraînement à se présenter devant la classe en 15 secondes. |
Les recruteurs n'ont plus confiance dans les nouveaux professionnels qui arrivent sur le marché. |
-Recruteurs frileux à l'idée de prendre des stagiaires ou d'embaucher.
-Certains ont eu de mauvaises expériences avec des salariés ayant peu de conscience professionnelle.
|
-La présence d'au moins une lettre de recommandation de la part d'un ancien employeur, d'un professeur ou d'un maître de stage est appréciée : les recruteurs sont de plus en plus méfiants.
- Éduquer les stagiaires sur la meilleure manière de faire bonne impression à un recruteur.
|
Compétences solides en prothésie ongulaire |
-Environ 60% des offres actuelles exigent des compétences en prothésie ongulaire.
-Le vernis semi-permanent fait désormais partie des exigences de base pour un recruteur.
-C'est un marché actuellement très porteur. Les recruteurs exigent des poses en moins d'1h30 gel / résine.
Note : Pôle Emploi refuse dans de plus en plus de départements de financer les formations en prothésie ongulaire. Les postulantes se retrouvent donc avec un niveau très faible sans avoir la possibilité de se former correctement. |
-Apprendre aux élèves les plus douées à faire un book présentant leur travail.
-Renforcement des heures de pratique en prothésie ongulaire en BAC PRO / BP.
-Vernis semi-permanent enseigné à partir du CAP. |
La maîtrise des techniques de massages
(5 demandées par les recruteurs en moyenne) |
-Généralisation des compétences corps avec CQP spa praticien |
- Massage Californien en formation complémentaire du CAP esthétique systématique : cela devient un basique que toutes les esthéticiennes doivent maîtriser.
-Il est beaucoup plus facile de trouver un BP avec la maîtrise d'au moins un massage relaxant.
-Encourager les diplômés à se perfectionner dans une ou 2 techniques suite à l'apprentissage d'un panel très complet.
-Avancer sur un diplôme généraliste de massage de bien-être. |
Maîtrise des techniques de beauté du regard |
-Très en vogue. Apprécié par les employeurs. |
-La technique de la teinture de cils et des sourcils est de moins en moins demandée par la clientèle, il serait plus judicieux de la remplacer par celle de l'extension de cils / du volume Russe et du mascara semi-permanent
|
Techniques de fidélisation |
-Peu de connaissances pour fidéliser la clientèle.
|
-Allez plus loin que la simple étude des systèmes basiques de fidélisation comme la carte de fidélité. Leur donner accès à des cours de marketing (au moins les bases !) |
Techniques de marketing pour communiquer sur les offres présentes
|
-Connaissance très succinctes |
-Développement des connaissances en techniques de marketing mailing et autres techniques qui demandent peu d'investissement financier.
- Etude de cas concrets et témoignages de professionnels. |
Techniques marketing pour développer une nouvelle clientèle
|
-Absence inquiétante de connaissances stratégiques. Peu de recul |
-Coupler les cours de vente avec les cours de marketing et travailler sur des situations concrètes à mettre en pratique en stage ainsi que sur des Success Story d'instituts / spas qui ont de très bons résultats
|
1.3 Réflexions sur l'état d'esprit correspondant à chaque stade du parcours professionnel d'une personne engagée dans la filière esthétique / spa
L'état d'esprit des jeunes personnes qui souhaitent se lancer dans cette filière
L'esthétique a malheureusement encore une image de facilité et de paillettes.
Aujourd'hui, il est nécessaire de communiquer d'une façon tout à fait différente.
Les métiers du bien-être sont de plus en plus exigeants physiquement et mentalement.
Afin d'éloigner les personnes qui n'auraient pas compris que le degré d'exigence du marché augmente d'année en année, il faut bien faire comprendre aux intéressés que l'approximation n'a pas sa place dans cette filière.
Loin de constituer un danger pour le nombre d'inscriptions dans les écoles, le fait de communiquer autrement sur ce métier exigeant permettrait d'attirer des profils qualitatifs qui ont tout à fait le niveau requis pour continuer leurs études dans le cursus général mais qui souhaitent néanmoins tenter de faire carrière dans les métiers de la beauté.
L'état d'esprit des parents des futurs professionnels du bien-être
Les cibles les plus délicates à conquérir restent les parents pour qui cette filière n'a généralement pas une excellente réputation.
Certains parents nous ont transmis leur peur concernant la réorientation de leur fille en cas d'échec d'insertion dans le monde professionnel suite à l'obtention d'un diplôme esthétique / spa.
Sur ce point particulier, il nous semble également urgent d'agir en redorant le blason de notre métier.
Une fois cette nouvelle manière de communiquer mise en place, des jeunes femmes avec une compréhension plus rapide et un niveau général plus haut apporteront un nouveau souffle à notre filière et constitueront certainement un réservoir de futures responsables d'institut, porteuses de projets, d'employées pro actives et de personnes aptes à rejoindre de grands noms de la cosmétique qui attendent eux aussi la relève ! En somme, nous avons tous à y gagner à long terme.
A l'inverse, si rien n'est fait, il est fort probable que nous pourrons dire adieu à un certain nombre d'appareillages, de méthodes et de protocoles pour lesquels l'opinion public et le gouvernement ne trouvent pas nos diplômées assez qualifiées et assez intellectuellement capables de pratiquer cela sans danger pour le consommateur.
L'état d'esprit des jeunes diplômés
Aujourd'hui, les attentes des nouvelles esthéticiennes diplômées qui arrivent sur le marché ont évolué, voici une liste non exhaustive de ce qui ressort lorsque nous les interrogeons :
Elles attendent :
- Un soutien de la part de leurs anciens établissements pour favoriser leur accès à l'emploi, surtout si elles font partie des meilleures élèves !
Suggestion : les 5 meilleures élèves de la classe pourraient se voir offrir par leur école un accompagnement spécial par une structure indépendante.
- Un plan d'action clair pour savoir ce qu'elles doivent faire / ne pas faire en matière de recherche d'emploi. Et surtout, quelles solutions s'offrent à elles si elles ne trouvent pas d'emploi au bout de 6 mois !
- Un référent personnel tout au long de leur recherche d'emploi pour pouvoir demander des conseils mais aussi des interlocuteurs qui comprennent bien son métier, ses aptitudes et ses carences. Actuellement, Pôle Emploi ne remplit pas ce critère car les conseillers ont une vision plus que floue de ce milieu et des attentes des employeurs.
- Des informations sur les bourses, les concours et autres tremplins qui peuvent l'aider à avoir une expérience à l'étranger.
- Des informations sur les opportunités de placement en tant que filles au pair pour perfectionner une langue.
- Des informations claires et structurées sur le sujet du freelance si elles souhaitent se lancer à leur compte et travailler pour plusieurs établissements.
- Une option en e-learning qui leur permettrait de passer une sorte de « Capacité de monter une activité d'esthéticienne à domicile ». Cela leur permettra d'apprendre les bases du lancement d'une entreprise : étude de marché, communication, étude de la concurrence etc..
Cette option contiendrait un accompagnement personnalisé avec des professionnels à la suite de la prise de connaissance du module en e-learning.
- Une option en e-learning qui leur permettrait sur le même principe d'avoir des informations sur le fait de créer son institut de beauté / spa.
Sources : Groupe Facebook Offres d'emplois esthéticiennes – 19 000 membres
Un point sur les stages dans le secteur esthétique / spa
Le point de vue des gérants :
Les gérants de structures sont partagés sur le fait d'accueillir des stagiaires.
Certains d'entre eux ont eu de mauvaises expériences avec des éléments peu dégourdis, trop réservées voire au contraire trop expansives.
Les personnes que nous avons interrogées signalent également que la plupart d'entre elles ont du mal à accepter les remarques et les remontrances.
Les situations où se manifestent la susceptibilité et l'insolence sont courantes.
D'autres en revanche, sont bien conscients que c'est une main d'œuvre souvent gratuite dont il serait dommage de se passer.
Le point de vue des stagiaires :
Les étudiantes en esthétique que nous avons interrogées sont la plupart du temps satisfaites des lieux de stage qu'elles intègrent.
Certaines d'entre elles sont cependant déçues que certains tuteurs de stages ne prennent pas du tout leur rôle au sérieux.
Il n'y a parfois pas de personne officiellement responsable de la stagiaire dans l'équipe : dans cette situation, il est difficile de faire en sorte que le stage soit profitable.
Plus de 90% des personnes interrogées se disent favorable au fait de remettre à l'employeur un livret explicatif signé par le professeur sur les activités qu'elles sont en mesure de réaliser au sein de l'institut / spa.
Ce livret détaillerait les différentes techniques vues lors des cours et le niveau de l'élève serait précisé sous la forme d'une coche dans la case précisant si celui-ci est :
- Débutant – technique vue quelques fois en cours -
- Intermédiaire – technique vue et pratiquée en cours -
- Maîtrise de la technique – vue régulièrement, pratique assidue en cours -
- Technique en attente d'apprentissage -
Ainsi, le recruteur sait à quoi s'attendre et le stagiaire ne se retrouve pas dans des situations qu'il aurait trop de difficultés à gérer.
Parmi les problèmes qui nous ont été signalés et qui orientent le comportement des stagiaires vers une attitude moins aimable et moins productive :
- Le manque d'hygiène sur le lieu de stage
- L'attitude et la façon de s'exprimer peu professionnelle de la gérante et de l'équipe
- Le fait qu'elles ne soient pas autorisées à approcher les clientes en soins
- Les activités qui leur sont confiées qui sont peu ou pas adaptées à leur niveau
- Le fait de répondre au téléphone et de devoir renseigner les clients sur la carte de prestations sans avoir eu d'explications claires pour le faire
- Ne pas avoir été formées sur les protocoles de soin de la marque
- Devoir vendre des produits sans rien connaître aux principes de fonctionnement de ceux-ci
1.4 Esthétique à domicile : constats et solutions
Constat :
L’esthéticienne à domicile n’est pas valorisée dans son métier. Elle est considérée comme un type d'esthétique « border line » qui, par moment seulement, va bien au-delà du concept « low cost ».
Le marché tire les prix vers le bas
Actuellement, un nombre croissant d'esthéticiennes prennent le risque de travailler sans être déclarées.
En effet, aucun contrôle n’est fait à ce niveau contrairement aux instituts de beauté.
Les prix sont souvent tirés vers le bas par ces esthéticiennes qui voient dans le fait d'exercer à domicile le moyen de se mettre à leur compte sans trop de difficultés.
Cependant elles ne sont pas les seules à « casser » les prix.
Certaines de leurs consœurs n'ont aucune connaissance pour déterminer leur prix et se contente de s’aligner sur une concurrence qui ne cesse de minimiser ses marges encore et encore.
Manque de préparation à l'installation
N’importe quelle esthéticienne diplômée d’un CAP peut ouvrir son institut ou s’installer à domicile.
Le problème majeur réside dans la constatation que souvent, la création d’entreprises n’est pas correctement préparée pour que s'en suivent une réussite durable.
La chambre des métiers propose un accompagnement trop succinct et sans connaissance du marché pour les aider.
De plus, elles ne sont pas assez préparées pour appréhender les informations données durant les 5 jours de formation obligatoire.
Le manque de compétences plus poussées pour mener à bien une activité à domicile
S’établir à domicile ne nécessite pas seulement des compétences en tant que praticiennes, il en faut bien d’autres, telles que :
- Création et Gestion de l’entreprise
- Vente (avec les particularités du domicile)
- Marketing (avec les particularités du domicile)
- Pratique du domicile qui est différente de l’institut
Solutions
La formation des esthéticiennes à domicile est primordiale dans l’acquisition des compétences ui vont leur permettre de s'en sortir financièrement et qui les aidera à prendre confiance dans ce métier d’esthéticienne à domicile et leur permettra de valoriser leurs savoir-être et savoir-faire.
C’est l’acquisition des connaissances qui leur permettra de faire une offre plus en accord avec le monde de l’esthétique qui évolue de plus en plus vers des prestations similaires aux spas ou aux instituts.
Le e-learning comme solution évidente
C'est à ce propos que la méthode du e-learning serait un moyen qui pourrait répondre à leurs attentes et leur permettre d'acquérir les compétences qui leur manquent.
Leur apprentissage (sur les parties théoriques comme la création d’entreprises, la vente, le marketing…) , pourrait donc être réalisé à distance ou couplé à la présence du formateur au sein de centres de formations privés ou par des professionnels indépendants à certaines étapes importantes ou en cas de besoin.
Cela peut aussi être possible au travers de coachings téléphoniques ou d'entrevues par Skype.
Les nouvelles techniques de communication sont performantes et peuvent tout à fait convenir aux attentes de certaines de ces esthéticiennes qui ne se voient pas du tout retourner à l'école dans le cadre d'un cursus long et fastidieux.
Même si la création d'une activité à domicile semble moins compliquée que l’ouverture d’un institut, l’accompagnement spécifique des esthéticiennes à domicile concernant la création et le lancement de leur entreprise n'est pas à prendre à la légère,
Isabelle Benmansour, Talent Pro Esthétique, plateforme de formation dédiées aux esthéticiennes à domicile
1.5 Le choix du Free-Lance en esthétique : la voie de l'indépendance
L'esthétique en free-lance se généralise de plus en plus.
Par manque d'informations, beaucoup d'esthéticiennes et de gérantes d'instituts travaillent ensemble sur la base d'un partenariat basé sur « la confiance ».
Cependant, devant le nombre grandissant de personnes qui nous font remonter divers problèmes suite à des promesses non tenues et à des engagements non respectés, nous nous rendons à l'évidence que cette branche de l'esthétique, à savoir les professionnelles qui travaillent ponctuellement pour plusieurs établissements, n'est pas encore assez bien structurée.
Les cas particuliers sont nombreux et un contrat type free-lance pour les professionnelles du bien-être existe actuellement mais n'est pas encore connu d'un assez grand nombre d'esthéticiennes pour que son utilisation devienne un automatisme.
Des formations par des entreprises privées sont aussi disponibles pour les établissements scolaires qui souhaitent apporter ces connaissances à leurs étudiants.
1.6 Proposition pour augmenter l'intérêt et l'assiduité des élèves du secteur esthétique/spa
Instaurer une mention : le juste retour pour les étudiants les plus assidus
Dans le cadre de notre activité d'agence de recrutement, de plus en plus de recruteurs nous demandent que les candidates justifient d'une mention « AB » correspondant au moins à l'obtention d'un 12 à l'examen.
En effet, pour eux, être diplômé n'est plus synonyme d'une personne qui effectue forcément un travail de qualité.
Ils sont de plus en plus conscients que les élèves ayant eu un 10 sont bien loin du niveau de ceux qui ont obtenu la note de 14 à l'examen.
Les diplômes inférieurs au niveau du BAC PRO de notre secteur ne bénéficient actuellement pas de mentions, ce qui est bien dommage.
Les esthéticiennes ayant eu au moins 14 de moyenne à l'examen pourraient se voir gratifier d'un avantage, comme une lettre de recommandation du chef d'établissement par exemple.
Les employeurs y seront sensibles et ceci constitue un véritable sésame concernant l'accès à l'emploi pour ces bons éléments.
De plus, cela permettrait aux élèves d'être plus motivées à avoir une bonne note à l'examen.
2. La notion d'exigence et les écoles d'esthétiques
Points faibles :
- Un vrai problème d'exigence des écoles envers les élèves. Certainement aussi un problème d'éducation en général : les retours des recruteurs sont très mauvais sur ce point. Concernant la solution proposée à ce problème, les interrogés répondent de concert : « que chacun prenne ses responsabilités pour régler le problème de manque d'exigence auquel nous sommes TOUS confrontés »
- Les principes de base de la recherche d'emploi tels que la capacité à postuler en candidature spontanée et la relance des employeurs ne sont toujours pas intégrés.
- Les élèves ne savent toujours pas correctement se présenter en entretien d'embauche.
- Elles sont incapables d'argumenter sur les points forts de leur candidature sans parler de la situation qui devient très embarrassante quand on leur demande ce qu'il en est de leurs points faibles.
- Les personnes qui enseignent la vente dans les établissements ne parviennent pas à transmettre à l'élève suffisamment de notions pour que les élèves soient réellement efficaces une fois diplômés. Nous avons pu constater que certains cursus d'écoles privées de SPA PRATICIEN /SPA MANAGER ne proposent d'ailleurs PAS de cours de vente !
- La majorité des nouveaux diplômées manquent cruellement de confiance en eux et un module traitant de ce point précis devrait peut-être être envisagé dans la partie "vente" des programmes des diplômés du secteur.
Loin d'être une notion superflue, la confiance en soi est souvent la base de leur efficacité en entreprise...et en vente !
- La grande majorité des écoles n'ont pas de fichier d'anciens élèves à jour. Pas de suivi des élèves post formations.
Lorsque les entreprises les contactent ou qu'en tant qu'agence de recrutement nous nous rapprochons d'elles pour avoir accès à des profils de candidats, elles sont dans l'incapacité de nous en fournir.
C'est pourquoi, en partenariat avec la CNIL, nous avons rédigé un document de liaison entre les établissements et les différents acteurs du placement et de l'emploi qui permet une facilité de transfert des coordonnées des élèves volontaires en vue de placements futurs dans des structures de bien-être.
Points forts :
- Les candidates et l'ensemble des acteurs de la filière esthétique / spa ont conscience qu'ils doivent progresser mais ne savent pas comment s'y prendre.
- Certains profils qualitatifs de candidats sortent totalement du lot par leur implication et leur niveau de culture professionnelle et générale ainsi que par leur ambition.
- La capacité de travail d'une partie des élèves leur permettrait certainement de se démarquer si elles avaient plus de recherches obligatoires à faire en dehors des heures de cours.
Elles pourraient rendre ces dossiers qui seraient notés par leurs professeurs.
Cela leur permettrait de développer leur capacité à fournir des analyses, des procédures, voire même, des illustrations de cas concrets : les plus dégourdies doivent être beaucoup plus stimulées car elles ont la capacité pour gérer une implication supérieure.
2.1 La vision des élèves de leur école d'esthétique
Citations tirées du groupe « Offres d'emplois esthéticiennes -19 000 membres »
- « Mon école était vraiment super, le soutien était toujours présent car les professeurs étaient très investis »
- « J’ai été dans 2 écoles, une où l'on n'avait pas de stage, uniquement de la pratique entre nous.
Du coup j'ai changé après un an pour aller dans une école avec un jour de stage par semaine et un jour de pratique sur des clientes qui venaient à l'école et quelques heures de pratique encore et c'est là que j'ai tout appris »
- « J'ai suivi une très bonne formation, les professeurs très investis, belles salles de pratiques, cours de pratique et théorie très complets.
- « J'ai fait 2 ans de BTS en école privée et je peux dire que j'ai reçu une très bonne formation avec des professeurs proches de leurs élèves. On nous a vraiment appris à être professionnelles et consciencieuses. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.
- « Les cours sont très chers en école privé et pourtant il nous manque souvent des professeurs !!!».
- « Quand je me suis inscrite on m'a dit que l'on me donnerait des contacts pour des emplois après mon diplôme. Je les attends toujours. »
- « Moi je suis très déçue de l'implication des professeurs. Elles allaient toujours plus vers celles qui s'en sortaient bien plutôt que celles qui ramaient et lorsqu'on souhaitait une salle pour pratiquer ou réviser on nous rétorquait " vous ne pouvez pas réviser chez vous !?" et ils ne comprenaient pas alors pourquoi on était absente »
- « Personnellement j'ai fait deux types d'école privée et un CFA, SANS AUCUN doute je vote pour les écoles privées même si elles sont encore beaucoup trop chères. J'y ai beaucoup plus ressenti l'implication, le souhait de transmettre et l'amour du métier de la part de l'équipe éducative. Contrairement au CFA où je n'ai trouvé de l'implication venant uniquement des profs de pratique. Les professeurs généraux ne semblaient pas connaitre les B.A.BA autour du référentiel et pourtant en tant que professeurs pour des apprentis ils auraient du pouvoir répondre aux situations rencontrées en entreprise. J'attends toujours certaines informations. »
- « Je suis déçue par l’école privée ou j'ai passé mon cap, les cours commençaient toujours en retard, jamais eu cours de pose d'ongles car le professeur était toujours absent, promesse d'aide pour trouver un emploi ou de l'alternance après et au final aucun suivi, aucune proposition. Prix très élevé comparé à la formation et au trousseau incomplet que j'ai reçu. Ensuite le BP en CFA le suivi est un peu mieux mais toujours des problèmes de profs absents pas remplacés depuis des mois...
- « Pour ma part, il me semble que les lycées publics doivent continuer à sélectionner les élèves sur dossier scolaire, ce qui était le cas. Cela assure un maximum d'implication des élèves. A l'époque le suivi était important. Après j'ai fait une école privée qui mettait son image en avant mais qui favorisait, pour les stages et les façons de noter, les élèves dont les parents étaient bien placés. Ce qui est juste détestable pour le niveau d'excellence car ce n'est pas parce que vous êtes riche que vous êtes motivée et passionnée. Enfin il y a bien sûr des filles qui ont les moyens et qui sont sérieuses, pas de généralité. Juste que les écoles ne doivent pas faire de la sélection en fonction du porte-monnaie. Expérience pour ma part positive en lycée public et décevante, sans suivi, en privé. Chacun son expérience »
- « Mon école privée était géniale, ça marchait sous forme de contrôle surprise, ce qui nous forçait à réviser ! Puis les profs avaient de l'expérience en esthétique avant donc on sut nous accompagner tout le long de l'année !
Ensuite j'ai fait mon BP dans un CFA, et là c'était complètement différent, trop méthode collège, plus de 1000 élèves de métiers et d'âges différents ! Je n'ai jamais eu envie de réviser, tout était sur des feuilles, on a rarement écrit ou pris de notes contrairement à ce qu’on faisait en CAP…ça me saoulait »
- « Je suis très contente de l'école que j'ai fait. Une magnifique équipe pédagogique, bienveillante qui connaissait le métier. Nous venions toutes de différents horizons cela c'est super bien passé. Sur l'ensemble de la promo, une seule personne n'a pas été reçue, elle ne venait pas beaucoup aux cours. Cette école est sur Paris et ils ont même sur leur site des offres d'emploi qui restent malheureusement très parisiennes. Je la recommande sans aucun problème et les yeux fermés. Après le CAP, il y avait une formation corps et différents modelages. Beaucoup d'élèves de la promo ont trouvé un job dans le domaine. Perso, je me suis installée en province à mon compte et ils m'ont bien aidé de par leurs conseils et la possibilité de commercialiser leur marque. Pour moi une magnifique école. »
- « Je suis très contente des écoles que j'ai fréquentées (pour mon bac pro et mon BTS). J'ai eu la chance d'avoir des profs supers quelle que soit la matière. Ils ont toujours été patients avec nous et donnaient tous ce qu'ils pouvaient pour que nous puissions réussir, nous sentir à l'aise et confiante dans notre métier. »
- « Je suis très déçue, au niveau échanges prof /élèves. Je suis censée être dans une classe adulte en reconversion..., cela se limite au référentiel du CAP, aucune curiosité des profs sur les nouvelles techniques, dommage car l'école a de très beaux locaux et du matériel.
- « J'ai effectué mon CAP, Bac Pro et BP à l'école privée et j'en ai été très satisfaite. Malgré le coût élevé de la formation au niveau Bac, les profs étaient à l'écoute et toujours disponibles pour nous ! Ils m'ont aidé à chercher un patron pour mon BP et actuellement me proposent des offres d'emploi lorsqu'ils en reçoivent. Comme quoi le travail paye et certaines écoles ne donnent pas que de la poudre aux yeux. Il suffit de faire ses preuves et de se montrer intéressée et impliquée, car c'est nous qui dégageons l'image de l'école et de l’enseignement apporté dans les entreprises. »
- « Moi j'ai fait ma formation en école privée, déjà les enseignants étaient très pro et compétents, ils avaient tous été sur le terrain longtemps avant d'être profs.
Après au niveau de la discipline, je trouve intéressant en école privée qu’on nous pousse à une discipline stricte et à l'excellence qui sont, à mon avis, très importants dans notre métier.
Également les stages sont formateurs et nous permettent de progresser et de vivre en situation réelle.
Par contre les cours de vente, ne sont pas assez approfondis et complets. On ressort des écoles avec peu de compétences commerciales et c'est pourtant ce que recherchent les patrons.
Je pense aussi que les cours pratiques doivent être remis à jour !! »
2.2 L'avis des professeurs
Voici les retours des 25 professeurs que nous avons contactés (écoles privées et publiques), les principaux sujets de mécontentements qui ressortent sont les suivants :
- Nous constatons un manque d'ouverture global de la part des élèves
- La susceptibilité et l'insolence restent trop souvent tolérées
- Nous sommes souvent dans l'impossibilité de donner des punitions ou de faire sortir l'élève dans le couloir.
- Les mauvaises notes sont à justifier constamment devant les parents ce qui est fatigant pour nous. Certains parents n'hésitent pas à remette en cause nos capacités pédagogiques.
- Ce n'est pas motivant d'être face à des personnes qui se demandent pourquoi elles sont là.
- Elles envisagent la fréquentation de leur établissement en tant que cliente, elles paient l'école et nous devons leur donner la garantie d'obtenir le diplôme.
- L'état d'esprit de certaines peut se résumer ainsi « je paie donc ce n'est pas normal que j'ai une mauvaise note ».
- Nous constatons un gros problème d'attention. Elles n'apprécient pas de devoir faire des efforts pour trouver une réponse, nous devons tout leur apporter sur un plateau.
- Si certaines ont du mal à s'adapter, elles rejettent souvent la faute sur les professeurs
- Elles sont peu curieuses au niveau de la culture professionnelle : nous faisons réellement face à une paresse intellectuelle !
- Elles trouvent les magazines professionnels inintéressants et beaucoup ne souhaitent pas s'abonner.
- Elles ont la critique facile mais se remettent rarement en question.
Le message global que les professeurs souhaiteraient transmettre :
« N’ayons pas peur d'être exigeants. C'est un service que nous leur rendons pour leur avenir professionnel. Nous avons juste besoin d'être parfois plus soutenus par la direction de l'établissement concernant les punitions et les sanctions en général. »
2.3 Le développement personnel et la confiance en soi
La confiance en elle des futures candidates du secteur esthétique / spa est un sujet qui revient constamment quand nous nous entretenons avec les établissements, les professeurs et les tuteurs de stages.
Citations tirées de nos échanges :
- « C'est un monde de femme où le regard de l'autre revêt parfois une importance disproportionnée. Restaurer et développer leur confiance en elle est d'autant plus nécessaire que nous avons besoin de profils convaincants en contact avec la clientèle. »
- « Un module concernant la confiance en soi devrait être enseigné dans les établissements. Je reçois de nombreuses stagiaires tout au long de l'année et je perds beaucoup de temps à reprendre les fondamentaux avec elles. »
- « Je suis surprise de constater à quel point elles manquent de confiance en elle lorsqu'on leur demande quel est leur projet professionnel. Elles répondent sans conviction qu'elles veulent ouvrir un spa ou qu'elles veulent devenir « Spa Manager », mais se sont-elles déjà vraiment posé la question avec leur professeur et savent-elles vraiment ce que cela implique en termes de force de caractère ? »
- « Toutes ces jeunes femmes ont besoin de se révéler. Leur redonner confiance en elle par un travail d'introspection est primordial. Elles ne seront vraiment passionnées par cette filière sur le long terme que si elles sont inspirées par celle-ci. Il faut leur redonner confiance et se battre pour que l'image qu'elles ont d'elle-même soit en phase avec celle d'une professionnelle confirmée et solide psychologiquement. »
- « J'ai un institut et je ne prends plus de stagiaires. Leur attitude est problématique avec la clientèle, elles sont si déstabilisées et si peureuses devant une question à laquelle elles ne s'attendent pas que cela en devient gênant pour tout le monde. »
- « Les esthéticiennes d'aujourd'hui sont surexposées aux problèmes relationnels avec la clientèle. Elles doivent pouvoir gérer des situations nouvelles, délicates ou embarrassantes. Elles doivent apprendre à l'école à se renforcer psychologiquement, à être plus forte et moins facile à renverser. »
- « Faire passer un entretien d'embauche à certaines esthéticiennes est franchement une corvée. On a l'impression de les torturer et on voit vraiment qu'elles ne sont pas préparées à ça. Comment une école peut-elle envoyer une élève en entretien sans lui avoir appris à répondre aux questions de base ? »
L'avis des étudiantes et des nouvelles diplômées
- « Ce n'est vraiment pas facile de s'adapter pendant les stages. Des fois, on voudrait faire plus mais personnellement, je suis quelqu'un de timide et je ne me vois pas aller demander quoi faire au maître de stage. »
- « Quand une cliente arrive, souvent je panique parce que j'ai peur de mal la renseigner, de pas être à la hauteur. Alors je fais comme si j'étais occupée et j'attends qu'une de mes collègues la voie et s'en occupe »
- « Franchement je n’ai pas confiance en moi et à l'école je n'ose pas en parler. Je ne sais pas si c'est aux écoles de faire ça mais dans mon école j'ai pas l'impression que le prof peut vraiment nous aider à changer »
- « La confiance en soi pour moi c'est important. Si j'avais plus confiance, je postulerais sûrement dans des endroits qui sont plus luxueux. Je n'ai pas l'impression d'être à la hauteur. »
- « La vente et moi ça fait deux et quand on fait des sketchs de vente dans la classe les filles se moquent de moi. De coup, je ne veux plus en faire et mon professeur ne me force pas car il voit que c'est dur pour moi. Je ne sais plus quoi faire pour que ça me passe. »
- « Je cherche un patron pour faire un diplôme en alternance et c'est horrible. Je me retrouve sans savoir comment faire, j'ai honte de demander de l'aide et mon lycée ne m'aide pas. J'ai discuté avec des copines qui sont aussi en esthétique et c'est pareil. Franchement, quand je vais me présenter et que je vois comment je deviens rouge et je cherche mes mots, je comprends que la patronne n’ait pas envie de me prendre ! »
3. L'accès aux nouvelles technologies pour les professionnels du bien-être
Le constat est le suivant :
- Expansion lente et progressive des missions que les esthéticiennes peuvent légalement exécuter.
- Prolifération de marques qui vendent des appareils que les esthéticiennes ne peuvent pas utiliser. Présence dans les magazines professionnels de ces marques, ce qui augmente le sentiment de confusion général. Argumentation intensive de ces mêmes marques auprès des esthéticiennes sur le fait qu'elles ont le droit d'utiliser légalement ces appareils. Certaines franchises les utilisent en toute liberté dans leur centre. Tout le monde se demande quelle conclusion nous devons en tirer ?
- Nécessité de " redorer " le blason de l'esthétique afin que l'image de la profession soit en relation avec les nouvelles missions qu’elle souhaite se voir confier.
- Encouragement des élèves par les écoles à faire des stages dans des structures qui possèdent des appareils tels que la lumière pulsée, la micro dermabrasion, les ultrasons et autres.
Faire en sorte qu'elles doivent réaliser un dossier sur le principe de fonctionnement des appareils et qu'elles puissent éventuellement faire quelques séances d'essai sur les membres de l'équipe si possible. Cette courte expérience pourrait leur donner un atout considérable lors d'un futur entretien d'embauche.
Suggestion : une fois que les nouvelles technologies auront été clairement réservées à certains corps de métier et que ceux-ci pourront les utiliser légalement, la formation à ces appareils spécifiques pourrait être synthétisée dans un nouveau CQP spécifique et officiel.
L'image pour la profession serait bien plus qualitative qu'une simple formation d'entreprise marque par marque.
4. La communication entre les différentes organisations représentatives de la profession et les professionnels.
Suite au questionnaire que nous avons transmis à des professionnels en activité, des établissements scolaires ainsi que des professeurs, 100% des personnes interrogées déplorent un manque de communication active de la part des organisations représentatives de la profession.
Voici les commentaires communs que nous avons pu noter à ce sujet :
- Trop de discordances entre ces organisations / syndicats.
- Pas envie d'adhérer car on ne sait pas exactement quels sont leurs combats à l'heure actuelle.
- On ne sait pas à quoi sert l'argent de nos cotisations.
- Un accueil froid lorsqu'on les contactent directement.
- Trop de consonances politiques.
Lorsqu'on interroge les professionnels esthétique / spa sur leur connaissance des organisations, 3 d'entre elles ressortent clairement : CNAïB, CNEP et UNIB.
Seulement 5% des personnes interrogées savent donner une réponse lorsqu'on leur demande à quoi ils correspondent et quels sont leurs champs d'actions.
Les suggestions qui nous ont été faites :
- Ils devraient se regrouper autour d'actions communes
- Ils devraient avoir plus de présence sur les réseaux sociaux avec un community manager par exemple : chercher à fédérer.
- Il faut que des personnes plus jeunes représentent les professionnels
5. Le secteur Esthétique / Spa : un potentiel exemple pour le reste de la filière professionnelle.
En tant qu'agence de recrutement spécialisée dans l'esthétique et le spa, nous nous sommes tournées vers des écoles d'esthétique qui ne savent pas comment faciliter l'accès à un emploi à leurs élèves afin de les aider à trouver une solution.
Malgré une communication soutenue sur leur site internet, elles ne sont pas aujourd'hui en mesure de nous donner un pourcentage de placement de leurs élèves dans les 6 mois qui suivent l'obtention de leur diplôme.
La plupart des écoles n'ont pas de fichier d'anciennes élèves à jour et n'ont aucune idée de ce qu’elles deviennent. Plus grave encore, lorsque nous les contactons pour trouver des profils, la plupart sont incapables de nous envoyer la moindre candidate ce qui est vraiment contre-productif.
Les élèves, les parents, les personnes en reconversion professionnelles souhaiteraient savoir précisément quel est le niveau d'engagement réel d'un établissement scolaire en faveur de l'accès à l'emploi, une fois l'élève diplômé.
C'est un renseignement que nous pourrions envisager de fournir au grand public sous 2 formes :
- Une liste d'actions claires reprenant chacune des actions que l'établissement fait en faveur du placement de l'élève et des moyens qui sont mis en œuvre pour faciliter son accès l'emploi après la sortie de son cursus.
- Le pourcentage des élèves en poste au bout de 6 mois. Le suivi serait effectué en interne ou par une société externe afin de savoir précisément ce que deviennent les élèves.
La transparence est indispensable car nous constatons trop d'abus concernant des promesses d'aides pour trouver un emploi qui débouchent sur des solutions et un accompagnement simplement inexistant.
Il serait appréciable que les écoles d'esthétique rejoignent cette constatation évidente et souhaitent réellement envisager un tournant dans la façon dont elles accompagnent les élèves et dont elles communiquent auprès du grand public.
Une solution en partenariat avec Pôle Emploi pourrait être étudiée.
Le secteur esthétique pourrait ainsi devenir un exemple en termes de placement et d'optimisation du suivi des diplômés.
Ainsi, dans 5 ans, si des changements actifs sont appliqués et suivis, le secteur de l'Esthétique / Spa pourrait déclarer s'être pris en main et présenter un taux de chômage en nette baisse ainsi qu'une responsabilisation globale de la gestion de ses ressortissants.
Nous serions alors les précurseurs d'une solution qui gagnerait peut-être toutes les filières professionnelles dans les années à venir.